J’ai récemment eu l'occasion de discuter avec @ledevultime, et nous avons beaucoup échangé sur nos parcours respectifs, la carrière de freelance et l'entreprenariat. Aussi, je vous propose ici une petite retranscription de ce podcast.
@devultime: Bonjour et bienvenue dans ce podcast où je serai avec un développeur que vous connaissez tous, Grafikart. Certains l'ont vu passer grâce à ses tutos, d'autres ont peut-être vu sur des streams sur Discord et aujourd'hui on est avec lui pour parler de son parcours. Je pense que beaucoup de gens vont être ravis de voir cette vidéo parce qu'il y a des gens qui te suivent depuis quelques mois, tout comme d'autres qui te suivent depuis quelques années comme moi. Moi ça fait peut-être 12 ans que je te suis et je suis ravi de t'avoir là. Et en plus, je t'ai embauché pour travailler chez Teachizy. Est-ce que tu peux rapidement te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas et nous raconter un peu ton parcours, comment tu t'es mis au développement et comment tu es devenu Grafikart ?
@grafikart: D'accord. Je vais commencer déjà par me présenter. Je m'appelle Jonathan Boyer. Je suis développeur web en freelance depuis un peu plus d'une quinzaine d'années maintenant. En plus de cette activité, je fais des formations vidéo en ligne sur un site et une chaîne qui s'appelle Grafikart (je sais que le nom n'est pas forcément très bien choisi...). Et l'idée, c'est de permettre à un maximum de personnes d'apprendre le développement web, soit par plaisir, soit pour en faire son métier.
Pour mon parcours, ça a été un peu particulier parce qu'au début, je n'étais pas forcément prédestiné pour le développement. Au début, je voulais plutôt travailler dans le motion design et l'animation 3D (je rêvais de travailler pour des studios comme Pixar). Et finalement, pendant mes études, j'ai réalisé que j'étais plus logique que créatif. Et finalement, je me suis orienté de plus en plus vers le développement.
C'est surtout en DUT que j'ai découvert ça. Et après, ce fil en aiguille, c'est devenu mon métier. Je suis un peu tombé dedans par hasard. Ce n'était pas nécessairement un choix de carrière, surtout à une époque où ce n'était pas forcément ultra, ultra répandu.
@devultime: Et du coup, j'imagine le nom Grafikart. c'était pour "graphique" et "art". C'était parce que tu pensais aller vers cette voie-là, justement, la voie un peu graphisme, 3D, infographisme. C'était pour ça ?
@grafikart: Oui, c'est exactement ça. C'est quand j'ai commencé la chaîne, en DUT. Au début, je faisais vraiment des tutos Photoshop, Illustrator, et Flash. Et du coup, j'avais nommé la chaîne en fonction de ça. J'ai dû publier au maximum 4 ou 5 vidéos sur le design. Et après, directement, c'est parti sur le dev. C'est pour ça que ça avait ce nom-là.
@devultime: Toi, tu es rentré en DUT, en quelle année ? Tu as fait un DUT en deux ans ? Quel DUT exactement ?
@grafikart: Alors, je ne me souviens pas exactement de la date mais c'était un DUT SRC ( service et réseau de communication). C'est un nom qui veut un peu tout ou rien dire. Mais basiquement, c'était un DUT où on voyait plein de choses. L'objectif, c'était de former des profils de chef de projet. Donc l'éventail des matière était assez large (de l'électronique à la création de vidéo et aussi du développement). L'idée, c'est de former des profils qui sont capables de communiquer avec des équipes avec des compétences variées.
@devultime: Je vois très bien ce que c'était. Et aujourd'hui, ça s'appelle effectivement MMI (Métiers des Multimédia et de l'Internet). C'est le DUT que j'ai failli faire. Je voulais faire ce DUT-là et malheureusement, je n'avais pas été pris à celui proche de chez moi.
Moi, j'habitais à Paris, à l'époque, j'habitais dans le 18ème et celui qui était le plus proche de chez moi, c'était à Beaubigny, dans le 93. Et malheureusement, je n'étais pas pris et je devais aller beaucoup plus loin. Donc, je suis passé sur autre chose, je suis passé sur un DUT informatique à la place. Et donc, toi, tu n'as pas fait ça en en alternance, tu as fait ça en les 2 années en complètes ?
@grafikart: Oui, c'est ça, j'ai fait les deux années complètes. Il n'y avait pas cette notion d'alternance à l'époque. En tout cas, pour moi, ça ne m'était même pas proposé dans les choix.
@devultime: Du coup, le DUT, c'est là que tu as commencé à apprendre la programmation. Tu as commencé par quoi, comme langage ? Qu'est-ce que tu as appris, en fait, dans ce DUT ? Qui t'a mis dans la programmation, justement, un peu ?
@grafikart: Franchement, je ne vais pas mentir. Le niveau de programmation dans mon DUT n'était pas forcément fou. L'idée, c'était de montrer aux gens ce qu'était le dev mais pas forcément d'approfondir. Le truc, c'est que j'avais déjà un peu exploré par moi-même.
Au moment où je voulais travailler dans l'animation, j'utilisais un logiciel qui s'appelait Flash, ce qui m'avait permis de commencer un peu la programmation avec un langage qui s'appelait ActionScript. Donc, je dirais que c'est mon premier vrai langage.
Mais avant d'entrer en DUT, on m'a fait un peu découvrir PHP et du coup j'ai beaucoup pratiqué ce langage pendant mes deux années de DUT. En DUT on avait un peu peu de Java, c'était du J2E, mais c'était vraiment sommaire. On avait appris à faire un serveur qui disait "bonjour" et ça s'arrêtait à peu près là. J'ai surtout appris en autodidacte en me formant en parallèle de mes années en IUT.
Après, j'ai eu de la chance de croiser un professeur qui gérait les 2èmes et qui m'a dit :
Ah, au fait, tu devrais tester des frameworks ça va te permettre de mieux t'organiser
Et ça m'a permis de gagner un encore un peu en compétences. C'était plutôt cool, même si ce n'était pas directement dans les cours.
@devultime: C'est souvent un peu comme ça, je trouve, à l'école, tu n'as pas énormément de choses, c'est un peu théorique, et c'est après un peu à toi d'aller creuser.
Pour moi, le gros avantage, c'est quand tu as cette chance-là de tomber sur un bon prof ou le bon intervenant ou parfois juste le bon camarade de classe, qui s'y connaît un peu plus, et t'envoie vers les bonnes ressources.
@grafikart: C'est un peu aléatoire pour le coup, et le truc, c'est que de toute façon, ces formations là, en tout cas le SRC ou l'MMI, n'a pas vocation à faire de toi un pur technicien. Je ne sais pas comment ça s'est passé en informatique, mais nous, c'était vraiment du survol. Donc, si tu découvres que tu es intéressé par une matière en particulier, tu vas être un peu frustré parce que ce n'est pas le focus de la formation. Donc, c'est là où il faut pratiquer par soi-même ou aller plus tard vers une formation qui est spécifiquement dédiée à ce qui t'intéresse.
@devultime: Moi, c'était un peu ça. Je voulais prendre le DUT SRC à l'époque parce que je voulais être concepteur multimédia. Donc, je ne voulais pas être dev. Donc, moi, c'est un peu comme toi. Moi, je voulais faire du graphisme, de la 3D. En fait, je voulais faire tout ce qui se rapporte aux multimédias. Et après, pendant mes recherches au lycée, je m'étais rendu compte que le meilleur pour ça, c'était le DUT SRC. Justement parce que ce n'était pas orienté informatique. A cause de mes notes, j'ai du m'orienter en DUT info. Je ne peux pas te dire exactement comment ça se passe en entier parce que je suis resté deux jours et je suis parti. Mais clairement, ça se sentait que c'était très théorique. Et c'est pour ça que je suis parti d'ailleurs. J'avais eu un cours de Java qui m'avait endormi et je m'étais dit "bon, c'est pas bon signe. Si je m'endors pendant les cours, c'est que ça ne va pas le faire".
Et après ça, j'ai fait un BTS info. Peut-être deux semaines après, j'ai tout donné pour trouver une place dans un BTS SIO (Systèmes et Informatiques des Organisations). Et en gros, c'est un BTS où t'apprends le dev, mais pour les organisations. Donc souvent, c'est du Java et c'est faire des ERP...
Pareil, j'ai quitté au bout de deux jours et après, j'étais dans le privé où j'ai fait une formation qui ressemble un peu plus à du SRC.
@devultime: Ouais, ça fait un moment, quand même. En 2007, moi, j'avais 15 ans. C'est quand j'ai commencé à apprendre le dev, au lycée. Du coup, tu parlais d'ailleurs de frameworks. Tu disais que ce prof t'avait envoyé vers des frameworks, etc. Avec quel framework t'as commencé à t'amuser, justement ?
@grafikart: C'est celui qui a été le premier sur la chaîne au tout début. Le framework s'appelait CakePHP (d'ailleurs je crois qu'il existe toujours). C'est celui qui m'a permis de découvrir la structure MVC et une certaine manière de travailler. Parce que quand j'ai découvert le PHP, vu que j'étais un autodidacte, j' n'avais aucun modèle et il n'y avait pas autant de ressources qu'aujourd'hui. Du coup, c'est ça qui m'a permis de "professionnaliser" mon dev, en découvrant une bonne manière d'organiser. Et c'est finalement une structure qui est utilisé par plein de technologies et ça m'aider ensuite à appréhender de nouvelles choses.
@devultime: Je me souviens, effectivement, tu étais à fond sur CakePHP au début de la chaîne. Après, ça s'est orienté vers du Laravel un peu et du Ruby. De mon côté j'avais commencé avec du Symfony à la base, puis du Zend. Et puis après, j'ai découvert CakePHP grâce à toi. Mais le framework que j'ai le plus utilisé au début de ma carrière, pendant mon alternance, c'était CodeIgniter.
Qu'est-ce qui t'a poussé à créer cette chaîne à la base ?
@grafikart: À la base, en réalité, c'est plutôt simple, c'est juste que pendant mes études j'avais un peu d'avance par rapport aux autres personnes parce que moi, j'avais déjà fait deux ans un petit peu dans le vide. Du coup, il y a pas mal de gens qui venaient à moi pour me poser des @devultimes, par exemple sur Photoshop. Et du coup, je me suis dit, plutôt que de réexpliquer à chaque personne parce que c'était un peu pénible, je vais faire une vidéo pour expliquer une bonne fois pour toutes. Et après, de fil en aiguille, c'est devenu ce que c'est devenu aujourd'hui. Mais à la base, c'est pas forcément un truc que j'avais réfléchi. C'était vraiment juste pour aider les personnes et après, j'ai vu que c'était une manière assez efficace de le faire, donc j'ai continué, même quand je suis passé dans le dev.
@devultime: Le tout premier site, Grafikart, quand tu l'as créé, il était fait en quel techno, à l'époque, du coup ?
@grafikart: La première version du site qui n'avait pas forcément un rapport à Grafikart à l'époque, c'était dotclear (c'était un équivalent de WordPress mais français). Après, j'ai dû passer sur WordPress et après, ça a été CakePHP, je pense. J'ai pas mal changé de technophile du temps
@devultime: En parlant de WordPress, d'ailleurs, tu as fait beaucoup de WordPress aussi, comme tuto, à une époque.
@grafikart: Souvent, les tutos sont quand même pas mal le reflet de ce que j'ai comme mission. J'ai eu une phase où j'ai fait pas mal de sites vitrines, j'ai pas mal travaillé pour des agences et du coup, là, effectivement, on faisait beaucoup de WordPress.
@devultime: De toute façon, je pense que c'est souvent ça aussi, on apprend. Faire le site t'as aidé à apprendre et du coup, à partager en même temps et apprendre au fur et à mesure.
@grafikart: Pour les vidéos en fait, le principe c'est, moi quand j'ai cherché des ressources, je les ai pas trouvées. Et du coup, je me dis, j'essaie de créer le contenu que j'aurais aimé avoir quand j'ai cherché. Donc c'est souvent ça qui motive mes vidéos, c'est de tester un truc et je me dis
ah, j'aurais bien aimé qu'on me le fasse découvrir simplement
ou
j'aurais bien aimé qu'on m'explique telle ou telle chose
Et donc, c'est ça qui fait que je crée des contenus en général.
@devultime: Franchement, ça se ressent, je trouve, dans tes vidéos. Et je pense que ça a été hyper utile. Du coup, là, on est en 2009, t'as fini ton DUT, qu'est-ce que tu fais après du coup ? Est-ce que tu continues tes études, est-ce que tu t'arrêtes ?
@grafikart: Du coup, je continue mes études. J'essaie de trouver une licence, je trouve une licence qu'un cousin à moi a fait, qui est toujours dans le prolongement du principe SRC, donc un petit peu de tout. Et je trouve une licence qui est à Toulon. Alors je saurais plus te dire exactement le libellé du truc, mais c'est un nom à rallonge. Mais c'était toujours le même principe, on continue un peu ce qu'on faisait. Donc c'était une licence pro qui, ensuite, normalement, amené à un master pro. Mais moi j'ai choisi de m'arrêter à la licence pro parce que j'en avais un peu marre des études. Et du coup, je me suis arrêté après ça.
Pour le coup, c'était une licence qui se passait à Toulon et c'était une licence qui avait comme particularité d'avoir beaucoup de distanciels. Qui avait 5/6 semaines de présentiels. Et après tout le reste de la formation, c'était à distance. Sauf que c'était à une époque ou on ne savait pas encore trop gérer le côté "à distance". Il n'y avait pas encore eu le Covid qui était passé par là. Et donc c'était un peu à l'arrache...
@devultime: Et dans cette licence là, est-ce que tu penses que tu as appris grand chose, ou c'était plus juste intéressant pour avoir le diplôme en lui-même ?
@grafikart: Si je suis honnête, je n'ai pas appris grand chose parce que le format était un peu claqué, on va pas se mentir. Et du coup, ils donnaient que quelques exos, tu n'avais pas vraiment de cours où tu pouvais apprendre quelque chose. Tu es censé apprendre des autres, mais ça ne marche pas vraiment.
Surtout que ce qui s'est passé, c'est que pendant cette licence, à Toulon, il y a eu une boîte qui a fait un petit concours pour proposer un taf. Et du coup, moi j'ai fait ce concours là, ce qui m'a permis d'obtenir ce poste. Et en fait, pendant l'université en distanciel je travaillais pour cette boîte et j'avais négocié avec l'entreprise pour avoir les deux, trois dernières semaines de l'année pour finir la formation.
C'est pour te dire que ce n'était vraiment pas intensive dans le sens où j'ai pu taffer malgré que j'étais quand même normalement dans cette formation.
@devultime: Et là c'était un boulot à temps plein, ce n'était pas du tout l'équivalent d'alternance.
@grafikart: Non, non, là c'était vraiment un temps plein en fait, c'est comme si je n'avais pas fait ma licence pro dans le sens où j'ai trouvé un boulot pendant ma licence.
@devultime: Ah et ça c'est plutôt sympa. Et donc c'était horaire classique, c'était vraiment 35 heures CDI ? Pas en Freelance.
@grafikart: Non, non, là c'était vraiment mon premier et mon seul CDI du coup que j'ai eu.
@devultime: Ça a duré combien de temps du coup ?
@grafikart: De souvenir je dirais 7-8 mois. En fait ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu un licenciement économique et dans le principe de ce licenciement c'est le dernier qui est arrivé qui est le premier qui part et du coup je faisais partie des deux derniers recrutements.
@devultime: Tu faisais quoi, toi comme mission, comme boulot dans cette boîte ?
@grafikart: C'était pas mal de PHP, il y avait un peu d'intégration, un peu de CSS, mais c'était essentiellement du PHP, de la maintenance de site. Sachant que c'était un peu à l'arrache à l'époque, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'environnement de dev donc on se retrouver souvent à éditer les fichiers directement sur le FTP, c'était pas terrible. La mission était cool mais en fait les technos n'étaient pas forcément optimales à ce niveau là.
@devultime: Donc tu fais le DUT, tu fais la licence, qu'est-ce qui fait qu'après la licence tu te dis "je vais pas continuer en master" justement ? Est-ce que c'est le fait que tu aies eu un boulot ou c'est autre chose ?
@grafikart: Pour le coup, je pense que c'est le fait que j'ai réalisé que moi ce qui m'intéressait c'était le côté dev. Je n'ai pas forcément un profil qui est intéressé par le fait de gérer des équipes. Donc moi, c'était plutôt la technique qui m'intéressait et concrètement, j'avais l'impression que dans les études supérieures, on allait plus vers des postes de manager ou de gestionnaire, plus que vers de la technique. Du coup, je me suis dit que ça ne servait à rien de continuer les études pour ne rien apprendre de plus. Aussi, le fait d'avoir trouvé un travail m'a quand même pas mal influencé.
@devultime: En fait, j'imagine que déjà pendant le début, tu n'avais pas appris grand-chose. Tu avais eu la chance d'avoir rencontré ce fameux prof, mais tu n'avais pas forcément appris grand-chose. Et là, tu te dis "je fais un an de plus et je n'ai pas appris grand-chose" Ça n'incite pas à aller à repartir dans des études plus longues.
@grafikart: C'est vraiment ça. Tu te dis que le DUT ça allait, mais la licence, tu te dis
ce n'est pas super intéressant, est-ce que j'ai envie de faire deux ans de trucs pas intéressants pour juste un diplôme que de toute façon les gens ne vont pas trop vérifier ?
@devultime: Justement, c'était ma @devultime. Tu n'as pas eu peur de te dire "si j'ai que un bac +3, je vais avoir du mal à trouver du boulot par la suite", ou quelque chose comme ça. Qu'est-ce qui t'a rassuré dans le fait qu'un bac+3 suffirait ?
@grafikart: En vrai, si je suis honnête, je ne suis pas du tout posé cette @devultime à l'époque. J'avais l'impression, par le fait que j'ai eu ce boulot, que trouver du boulot dans le développement n'était pas forcément complexe (ce n'était pas forcément même environnement qu'aujourd'hui). Du coup, je me suis dit que c'était l'expertise et les connaissances qui priment sur le diplôme. Et en fait, même pendant l'entretien, on m'a demandé ce que j'ai fait comme étude, mais ça n'a pas influencé quoi que ce soit dans le choix du recrutement. Je dirais que, par contre, ce que je regrette un petit peu, c'est que là ça va parce que je suis freelance, mais que dans les grilles tarifaires pour certaines boîtes, ça rentre en ligne de compte et ça aurait pu être frustrant par la suite.
on ne peut pas vous payer plus parce que vous avez un bac +3
@devultime: C'est un peu mon constat, moi, durant des études et ma vie de développeur. Moi, j'ai commencé quand tu as fini licence, j'ai commencé en 2010. Je suis rentré en DUT 2 jour, BTS 1 jour, puis j'ai trouvé l'équivalent SRC, qui était un bac +3, mais dans le privé (1 an d'initial, 2 ans d'alternance). Donc, j'ai fini en 2013. Le constat que j'avais, déjà à la base, quand je suis rentré dans cette école, c'était pas 3 ans, c'était pour deux ans. C'était vraiment un équivalent SRC à la base, en fait. C'était deux ans, c'était privé, donc un peu comme Epitech, il fallait payer la première année, mais après, comme c'est en alternance, tu ne payes pas. Donc, moi, la promesse était de faire un équivalent SRC et j'arrête et je vais trouver du travail. Les études, ce n'était pas pour moi.
Au final, ça dure 3 ans. Mais, à ce moment-là, je me pose la @devultime, parce qu'on reste en France, quelle que soit la ville, le diplôme, c'est important, même chez les dev, mon entourage, n'arrêtait pas de me dire "attention, il faut avoir un diplôme, etc". Sauf que moi, pendant l'alternance, j'avais remarqué que, au final, ça n'a l'air de pas si être important que ça, sauf quand tu vas dans effectivement des grosses boîtes, des grands groupes, où là le salaire sera défini, souvent, par une grille salariale basée sur le diplôme ou basée sur un nombre d'ancienneté dans la boîte, ce genre de choses. Mais c'est sûr qu'à un moment donné, le diplôme va te bloquer. J'avais bossé chez Neuron France en stage, c'était mon tout premier stage. C'était une boîte canadienne qui s'est fait racheter par Publicis. Et eux, concrètement, tous ceux avec qui j'avais parlé là-bas, mais N+1, +2, +3, ceux qui étaient "bloqués" en termes de salaire dans leur carrière, c'était souvent à cause d'un diplôme. J'avais des mecs qui étaient hyper forts en flash, mais qui, parce qu'ils n'avaient qu'un DUT, ils étaient bloqués à un certain salaire parce que dans la grille, on disait
on ne peut pas te passer au salaire dessus, parce que tu n'as pas de master
Donc clairement, c'était bloquant, mais que dans certaines boîtes.
@grafikart: Aussi, si on prend ces grosse boîte, le développeur, c'est la personne qui est technique, c'est l'exécutant "en bas de l'échelle". Je n'ai pas l'impression que tu puisses monter, à la limite lead dev, mais en fait très rapidement, si tu veux monter en grille salariale, de toute façon, tu ne feras plus de dev parce qu'il faut être manager et monter.
Donc je n'avais pas l'impression que tu puisses avoir un intérêt à être dev avec Bac+5 à l'époque.
@devultime: Je crois que ça, ça a pas mal changé. Moi j'ai fait un podcast avec Hugo, qui est le CTO de Malt et il expliquait aussi qu'il y avait pas mal de postes qui sont des postes peu connus. Je pense qu'avec le temps, ça a pas mal évolué ces choses là et tu peux rester technique dans des postes qui montent de plus en plus où tu as une augmentation de salaire. Un bon site pour ça d'ailleurs, c'est Shine.
Shine, ils ont un page "grille salariale" où ils mettent un peu tous les postes et les salaires qu'ils donnent en fonction des postes et c'est intéressant de voir que chez les dev, justement, tu as une évolution :
Tu restes un peu dans la technique mais avec certains postes qui pourraient se justifier par un Bat +5 ou autre.
@grafikart: Je pense que ça marche bien pour des boîtes qui sont dans le numérique de base, qui comprennent vraiment ça, mais dans des boîtes un peu générale où le dev est un pôle parmi d'autres, là c'est plus difficile je pense. Donc ça dépend aussi peut-être du type de boîte.
@devultime: Je pense que vraiment la partie qui change tout, c'est le type de boîte au final, c'est à dire est-ce que tu es sur un startup, est-ce que tu es sur une ESN, est-ce que tu es sur un client final
@devultime: Donc après la licence, après le licenciement économique dans la boîte, comment tu te retrouves Freelance ? A partir de là, est-ce que tu cherches un boulot ou t'as eu l'opportunité, qu'est-ce qui s'est passé ?
@grafikart: En fait moi j'ai commencé mon statut de Freelance en auto-entreprise quand j'étais en deuxième année de DUT. Du coup, même pendant ma licence pro et aussi pendant que je travaillais, le soir et le week-end, je continuais à faire des missions Freelance. C'est ce qui m'avait permis de choper un peu de clients au fur et à mesure.
Quand il y a eu le licenciement économique, j'ai commencé à faire l'inscription au chômage. C'était à l'autre bout de la ville et c'était trop tôt le matin et j'avais vraiment la flemme. Surtout qu'à l'époque je crois que les revenus du freelance étaient retirés du chômage. Donc je me suis dit autant ne pas prendre le chômage et essayer directement le Freelance pour avoir les revenus suffisants.
Et je t'avouerai que j'ai plus souvenir de comment c'est passé la transition. Mais l'avantage c'est que j'avais déjà des clients et du coup dès que j'ai eu plus de disponibilité, ça leur a permis de me donner plus de missions.
@devultime: Et comment tu as eu ces premiers clients justement quand tu étais étudiant ? Qu'est-ce qui t'a poussé à créer ce statut ? Alors tu as créé un statut "auto-entrepreneur" directement ? Parce que "auto-entrepreneur" normalement c'était en 2009.
@grafikart: J'ai créé mon auto-entreprise un ou deux ans après la création du statut. J'ai eu une première mission quand j'étais en DUT où un professeur qui avait une amie qui était dans le vin et qui avait besoin d'un site web. Vu que je savais faire des sites elle m'a proposé ça. Le prix était dérisoire mais c'était ma première expérience.
Et après ça a été souvent du bouche à oreille. Par exemple j'étais dans une équipe Counter-Strike et il y a une personne dans l'équipe qui avait besoin d'un site et en fait ça s'est fait vraiment comme ça, pas mal de bouche à oreille pour découvrir des clients.
Et après il y a aussi des contacts qui se sont fait via le site mais c'était vraiment du réseautage au début.
@devultime: Et via le site du coup via quoi ? Via le site Grafikart tu veux dire ? T'avais aussi eu des missions ?
@grafikart: Effectivement, parce que les gens commençaient à me connaître un petit peu et ça permettait d'avoir un justificatif de compétences. Et donc quand les gens avaient besoin de créer un site, ils se disaient "tiens on va lui proposer". Et donc c'est aussi, un petit vecteur de missions à ce niveau là.
Aussi, une assez grosse mission que j'avais eu avant ma licence, je l'avais obtenu suite à un stage que j'ai fait chez Emob. Une boîte voisine cherchait un développeur et vu que j'avais ce statut de freelance ils m'ont proposé de travailler sur le développement de leur nouveau projet. Si je fais le bilan, mes missions sont essentiellement du bouche à oreille. D'abord au niveau local puis plus étendu avec le site.
@devultime: Et Emob du coup eux, par exemple, comment ils t'ont connu ?
@grafikart: C'était quand j'étais en DUT il fallait chercher un stage en 2ème année et du coup je les avais contacté et obtenu un entretient. Et vu que j'avais déjà un peu d'expérience, ça les a convaincus.
@devultime: Moi ça c'est un peu passé comme ça aussi je dirais. En 2013, moi j'étais en dernière année, j'ai créé mon statut d'AE en janvier. Parce que j'avais eu des camarades de classe qui me disaient "tiens, j'ai tel site à faire, mon oncle il est plombier, moi j'arrive pas à faire le site, est-ce que ça te dirait de le faire pour moi ?" etc.
Donc j'avais déjà eu une toute première mission je pense en 2012 sans statut, de la main à la main avec un ami qui lui, avait un statut. Donc lui il m'a un peu payé sur son truc à lui, pareil c'était pas grand chose, c'était un site custom, on a dû créer le MVC en partant de rien etc. C'était un site pour une boite d'alarme, je crois que j'avais été payé 200€, quelque chose comme ça c'était vraiment pas grand chose.
Mais moi ça m'allait très bien parce que tu gagnes de l'argent, et tu te dis "tiens, je gagne de l'argent, avec mes compétences !" donc quelle que soit la somme on est déjà très content. Surtout c'était l'apprentissage qui me faisait kiffer à ce moment là, c'était le fait de me dire "ah oui là j'ai un vrai projet qui va se retrouver en ligne" et je pourrais dire à des gens "regarde c'est moi qui ai fait ce site" même si le site est inconnu.
Moi c'était ça qui me motivait à l'époque et ça a commencé comme ça. Puis après j'ai créé mon vrai statut et je pense que les 8, 10, peut-être même les 12 premières missions que j'ai eu, c'était quasiment que du bouche en oreille. C'était des camarades de classe qui me recommandent vers un client, puis ensuite un client qui est content qui me recommandent vers un autre client. Puis ensuite j'ai commencé moi à mettre des choses en place comme me mettre sur 2, 3 plateformes, appeler des agents de freelance, ce genre de choses. Mais dans ma vie je pense que 60% des missions que j'ai eu c'est ce que j'appellerais du réseautage. C'est le bouche en oreille ou c'est le fait que j'ai participé à des meet-ups ou c'est le fait que je sois dans des groupes Facebook et que les gens repèrent que je crée du contenu sur les groupes Facebook. Ils se disent ok il doit être bon et après on me contacte.
Est-ce que en dehors de tout ça, en dehors du bouche en oreille, est-ce que t'as eu à un moment donné, on va dire un plateau, qui fait que tu t'es dit ok là il faut que je mette en place d'autres process pour trouver des clients ou est-ce que jusqu'à aujourd'hui tu n'as toujours fait que du bouche en oreille?
@grafikart: De mon côté j'ai toujours eu la tête dans le guidon, c'est-à-dire que j'ai toujours eu des missions du coup j'ai jamais eu trop le temps de me poser cette @devultime là. J'ai jamais eu à chercher, les demandes s'alignaient assez bien en terme de timing. Du coup, non, je n'ai pas eu à chercher jusqu'à maintenant donc je ne saurais même pas dire ce que je pourrais mettre en place pour trouver.
J'avais essayé rapidement de m'inscrire sur une plateforme à un moment donné mais je n'ai pas eu de mission par ce biais là. Je trouve que l'inconvénient de ces plateformes là c'est qu'il n'y a pas vraiment de manière de se démarquer. Tu es dans un océan de profils qui se ressemble donc c'est pas forcément un truc que j'aime beaucoup.
@devultime: Sur les plateformes c'est vrai qu'il y a trois façons de faire.
Soit c'est une nouvelle plateforme et donc par définition tu seras démarqué très vite parce que tu feras partie des premiers profils. Ça m'est déjà arrivé d'être contacté par des petites start-up qui lançaient leur propre plateforme et du coup quand je m'inscrivais j'avais forcément des demandes de missions parce que je faisais partie des premiers à être là. Donc c'est un peu un jeu où les premiers sont toujours les gagnants parce que les premiers qui jouent le jeu ont plus de visibilité et donc ont plus de mission.
La seconde approche, c'est que quand tu arrives sur une plateforme type Malt, qui a déjà trop de gens la seule façon de se démarquer c'est d'optimiser son référencement, de comprendre un peu la manière dont la plateforme indexe les profils et d'optimiser ton profil pour le référencement. Par exemple aller sur des techno où tu sais que peu de gens ont mis ça dans leur titre. Par exemple même si tu sais faire du PHP, dans ton titre de profil tu vas viser une compétence en particulier en terme de mot-clé pour être sûr d'être un des seuls qui ressort. Par exemple, avant de t'engager sur la dernière mission de Teachizy, on a recherché un expert de Scorn pour te guider. Dans ce cas là, on savait que c'était particulier sur Malt on a directement tapé "Scorn" et dans les résultat on avait très peu de profil qui correspondaient à la demande. Donc ces profils là par exemple c'est sûr que eux ils se prennent toutes les missions Scorn qui passent, et comme ce sont des missions très précises je pense que ça peut chiffrer assez vite.
Moi sur Vue.js par exemple sur Malt comme j'étais parmi les premiers à en faire en France j'ai eu vraiment beaucoup beaucoup de missions parce que justement j'étais un des rares à avoir mis Vue.js. Donc c'est vrai que les plateformes c'est un jeu où il faut trouver les astuces.
Pour moi c'est soit tu vas sur une petite plateforme soit tu optimises ton profil, soit tu vas sur des choses un peu plus niche.
Du coup ok donc la freelance bouche en oreille tout le monde t'envoie des missions donc t'as jamais eu trop eu à te poser la @devultime au bout de combien de temps t'as changé ton statut auto entrepreneur vers entreprise individuelle ?
@grafikart: Alors je suis en train de regarder j'ai créé le statut EURL en 2013. Ce qui m'avait poussé à changer de statut c'est qu'il y avait un palier à l'époque qui était à 32 000€ par an. Pendant une année, j'étais bien au dessus de ce palier là et j'ai reçu une lettre qui m'a fait un peu paniquer et j'ai décidé de me créer un statut à ce moment là.
Quelques temps après, la limite a été changée pour passer à 72 000€ (du coup j'aurais pu rester en Auto Entreprise si j'avais eu cette limite à l'époque).
@devultime: Je me souviens très bien quand ça a changé, j'ai eu un coup de chance Pendant longtemps j'ai gardé le statut d'auto entrepreneur.
Donc moi je me suis dit que j'allais faire comme, ça ne m'intéressait pas spécialement de faire des missions tout le temps et et de gagner plein d'argent, je préférais avoir du temps pour mes projets et faire mes trucs. Donc je me me suis dit, au pire je dépasse un an sur deux, et l'année d'après je ralentis. Puis après entre temps j'ai créé une SAS pour d'autres projets donc ça me permettait de rester dans le pallier de 72 000€.
@grafikart: En vrai avec le pallier aujourd'hui tu es large.
@devultime: Quand tu fais du forfait je pense que ça va mais quand tu fais de la régie ça monte vite. Par exemple, si tu es à 500 euros au jour, les 70 000 tu les atteint assez vite (ça fait déjà 10 000 par mois). Au bout de sept mois sans vacances tu as déjà atteint le pallier.
@grafikart: Du coup tu te fais moitié vacances, moitié boulot
@devultime: C'est ce que je m'étais dit. tu vois je me t'ai dit allez hop on fait moitié vacances moitié boulot et ça passe très bien.
@devultime: En tout cas, sacré sacré parcours. Alors grosse @devultime, je sais que beaucoup de gens doivent se la poser, surtout en ce moment avec la mode des SaaS, tu n'as jamais songé à lancer ton propre projet à côté du site ? Surtout que tu as les compétences et une audience avec Grafikart. Tu n'avais aucun problème à trouver des missions qui venez toute seule.
@grafikart: Alors déjà le premier problème c'est que je n'ai pas d'idées. Parce que pour lancer un projet, à mon sens, il faut avoir une idée. Quand j'ai des idées ce n'est pas forcément des trucs qui sont rémunérateurs ou avec un modèle économique particulier.
Un autre problème c'est qu'il y a un peu de risques. C'est à dire que quand on lance ce genre de projet il faut accepter de passer du temps à développer quelque chose pendant plusieurs mois / ans pour ensuite avoir les revenus plus tard sans garanties.
Il y a aussi, la réalisation que le succès d'un projet n'est pas forcément que sur le côté tech. Il y a beaucoup de commercial, de marketing, de networking... Donc même si tu as une bonne idée, un truc bien développé, c'est difficile aujourd'hui de se faire sa place.
Enfin, le dernier problème pour que le produit soit complètement utilisable il faut à la fois que le design soit correct, l'interface soit correct donc ça implique aussi d'investir de l'argent dedans et je ne suis pas prêt à le faire.
Aujourd'hui je n'ai pas une idée où je me dis qu'elle va marcher à 100% et pour laquelle ça vaut le coup d'investir dedans. Je ne lance rien en solo par peur du risque essentiellement, et aussi parce que les missions freelance c'est un truc qui me va très bien. Ça me donne des objectifs, ce n'est pas à moi de me fixer sur les choses à faire et je sais que je n'ai pas la rigueur suffisante pour travailler pour moi-même. L'avantage c'est que quand je travail pour un client je suis juste en exécutant et je n'ai pas à réfléchir sur le côté projet, je me focalise sur le développement.
@devultime: Je comprends très bien, tu n'as jamais eu justement d'opportunités ? Je vois très bien ce que tu veux dire et en fait il y a beaucoup de devs qui ont le même profile que toi qui ont un peu cette peur là d'entreprendre ou du risque. Mais souvent on va te proposer une opportunité. Par exemple, avec mon associé sur Teachizy, on s'est connu dans la seule boîte où j'étais salarié. Un peu comme toi j'ai eu qu'un seul CDI dans ma vie (c'était pour le crazy, quand toi tu étais étudiant) et en fait dans cette startup lui c'était le CTO à l'époque. Lui il ne voulait pas forcément entreprendre, il voulait juste trouver un job et il voulait aller dans le milieu des startups et donc il est allé au hackathon de l'hôtel de ville (un hackathon à paris) et en fait dans ce hackathon il y avait plein de fondateurs, de boîtes, etc et ils lui ont proposé de rejoindre la boîte en tant qu'associé technique.
Associé technique, t'avais des BSBCE, des parts avec des pourcentages sur le nombre d'années que tu restes etc. Ça restait quelque chose d'assez sécurisant on va dire.
On ne t'as jamais approché pour ce genre de choses ? Pour être associé technique purement.
@grafikart: Non je n'ai jamais été à approché. Après il y a eu des phases où on m'a proposé des projets notamment à l'époque où tout le monde voulait créer son propre réseau social mais souvent le problème c'est que quand je lis les propositions je me dis que ça ne marchera jamais. Ça n'a jamais été des sites où je me suis dit "c'est intéressant !" (pour moi tout cas).
Après, je suis assez critique à ce niveau là, mais c'était souvent des variations de réseau social et perso j'y crois pas trop
@devultime: Je sais qu'il y a une grosse agence avec qui tu bossais pas mal, j'ai oublié leur nom mais je crois qu'ils étaient à Strasbourg ? Ils ne t'ont jamais proposé de rejoindre en tant qu'associé sur quelque chose ? ils ne t'ont jamais proposé un peu de projet entrepreneurial de ce genre où tu aurais quand même toujours la casquette technique ?
@grafikart: Ah oui Ideematic. Non, mais là c'était plus une entreprise type agence du coup. Dans le cas des agences, c'est un peu différent dans le sens où pour vivre il faut forcément trouver de nouveaux clients et du jour au lendemain ça peut vraiment s'arrêter.
C'est différent pour moi d'un SaaS où je me dis que si le projet est pérenne, si produit a un intérêt et qu'il trouve ses utilisateurs, il peut fonctionner tout seul. Là où avec des agences c'est plus compliqué parce que tu es dépendant d'un tiers
@devultime: D'ailleurs, un projet sur lequel tu as travaillé, je crois qu'il y a une vidéo sur Grafikart à ce propos, c'est un éditeur visuel pour construire des pages. Et ça, c'était dans le cadre d'une mission avec ciklik, une boîte e-commerce spécialisée dans le modèle par abonnement, ils t'ont autorisé à le mettre en open source avec une licence payante mais ils ne t'ont jamais proposé quelquechose ou toi tu t'es jamais dit tiens le projet il est cool je vais voir si ça pourrait être intéressant de rejoindre la boîte en temps qu'associé ou autre ?
@grafikart: Non pas forcément. Il y a aussi beaucoup l'aspect open source c'est à dire que si je n'avais pas développé cet éditeur pour cette boîte j'aurais eu tendance à développer ça en open source sans chercher à faire un SaaS autour et je n'aurais pas tiré de revenus. Après, le cas est un peu particulier dans le sens où c'est eux qui ont payé les heures pour avoir cette éditeur donc c'est logique que la valeur leur revient.
Après quand j'ai des idées d'outils, c'est souvent quelque chose que je peux développer pour qu'il corresponde à mes besoins. Je peux le développer pour le rendre open source, mais il y a une étape supplémentaire si on veut développer pour en faire un produit. C'est à dire
Et vu que je suis déjà dans une phase où j'ai du mal à trouver du temps, je n'ai pas envie de me lancer sur des trucs supplémentaires.
@devultime: Je vois... Toi ta peur un peu c'était : si je me lance, faut que j'arrête de prendre des missions parce qu'il faut plus de temps et du coup tu as un peu peur qu'avec la baisse des missions et en vivant sur tes économies il y a un peu trop de risques et que tu perdes un peu trop choses.
@grafikart: Oui, surtout que pour l'instant je n'ai pas une idée de produit où je me dis
Ah ce produit va se vendre tout seul ! Il va être bien
Tu le vois, quand tu regardes un peu les gens qui ont des SaaS tu remarques qu'on a le biais du survivant mais pour un produit qu'ils ont lancé et qui a marché ils ont peut-être passé un ou deux ans à lancer des produits dans le vent, donc dépenser beaucoup d'énergie sans que cela fonctionne. Et moi je n'ai pas forcément envie de ça à l'heure actuelle. Mais après, je ne suis pas fermé, si un projet me tient à cœur et que je me dis que ça peut le faire je vais me lancer dessus. C'est l'avantage en tant que développeur on peut lancer facilement un outil mais je sais que dans le succès d'un outil il y a aussi beaucoup d'autres aspects et c'est ça qui me qui me refroidit un peu.
@devultime: Le biais du survivant c'est un truc qui est réel. En fait, c'est que souvent quand on en parle on en parle comme une exception alors que pour moi c'est partout en fait.
Si on prend le sport par exemple il y a aussi ce biais là. Le nombre de gens qui essaient de devenir footballeurs il est énorme par rapport au nombre de gens qui arrivent. Le nombre de gens qui essaient de devenir de grands pâtissiers il est énorme par rapport au nombre de gens qui arrivent et même toi dans ton cas tu vois le nombre de gens qui essaient de se lancer en freelance mais ceux qui ont les mêmes opportunités que toi ne sont pas nombreux. C'est pour ça que moi ça m'a jamais trop fait peur ce truc là. J'ai toujours pris des risques affolants depuis que je suis jeune, par exemple quitter un DUT une fois que tu as été accepté c'est un risque que personne ne comprenait. Les gens se disaient
Tu es entré en DUT pourquoi tu pars, si ça se trouve tu vas pas voir d'école, admission post bac c'est fini.
Une fois que tu as été choisi dans admission post bac, tu ne peux pas re-rentrer dans le système. Tu es obligé d'attendre le semestre, voir l'année prochaine. Donc les gens me disaient "mais t'es sûr ? Tu n'as pas peur ?" et je leur disait, non, je ne sais pas je vais aller toquer à des portes et il y a bien quelqu'un qui va me dire oui. C'est ce que j'ai fait je suis allé toquer à tous les lycées "bonjour j'ai besoin d'un BTS" et au bout d'un moment il y a l'école qui a dit "il y a des gens qui sont désistés, il nous reste une place". Et une fois que ce BTS je l'ai quitté j'ai fait la même chose. Je suis allé faire tous les salons et puis j'ai trouvé une école. C'était payant, c'est la vie, je n'ai pas le choix, je fais jce qu'il faut pour payer la première année et on verra. En fait, je me dis que ce risque là tu l'as tellement dans tout que ça m'a jamais trop fait peur du moment que tu connais les risques et que tu sais comment te relever si ça se passe mal. J'ai un peu une logique de dev sur ce truc là, je me dis si ça réussit j'ai tel résultat, sinon ça échoue et qu'est ce qu'il se passe et du coup. Je commence à faire mes if/else dans les cas où ça marcherait pas et en gros je me fais un peu confiance sur ça.
@grafikart: Tu as le côté en ambition aussi. Si on reprend l'analogie du football il y en a ils vont aimer jouer au foot le dimanche pour s'amuser et tu ne cherches pas à être sportif de haut niveau. Moi il y a cet aspect là aussi où entreprendre n'est pas un truc qui me me donne envie. Je comprends qu'il y a des gens c'est leur leur passion mais moi dans l'état actuel des choses me va très bien. Et donc je me dis que je ne vais pas m'embêter à essayer de faire quelque chose qui ne correspond pas à ce que j'aime.
Le fait d'entreprendre ce n'est pas forcément quelque chose qui motive tout le monde.
@devultime: Je comprends totalement, quand quelqu'un me dit "moi je ne le fais pas parce que ça ne me chauffe pas plus que ça" il n'y a même pas de débats.
C'est comme si je te dis pourquoi t'aime pas les pommes et que tu me réponds "parce que je préfère les oranges", il n'y a plus de débats. Je pose la @devultime parce qu'il y a des gens qui veulent au fond d'eux, mais qui ont plus peur et c'est plus la peur qui les retient que l'envie. Et c'est vrai que toi c'est plus l'envie dans ton cas.
D'ailleurs moi c'était pendant longtemps c'était comme ça. Pendant mes 5 premières années j'ai toujours fait plein de projets persos mais il n'y a aucun projet perso qui m'avait assez motivé pour me forcer à quitter le freelancing totalement et entreprendre. Parce que je me disais "en fait non le freelancing ça me va aussi très bien" mais jamais bien faire des projets perso à côté mais qui était pas à but lucratif. J'aimais bien ma petite vie de freelance où j'avais des petites missions et du temps pour mes projets perso. Mais, un jour ça a changé, je voulais autre chose et je voulais vraiment sortir un gros logiciel ou quelque chose. Et après j'ai fait plein de choses, et après j'ai eu Teachizy.
Par contre j'ai toujours eu des projets autour de ce que j'ai. par exemple Teachizy c'est parce que je créais un bootcamp. Le bootcamp n'a pas marché parce qu'il est resté dans l'entreprenariat et il y a eu le COVID donc on a fermé la salle donc on n'a pas pu le lancer. C'était en présentiel et pour palier au bootcamp on s'est qu'on allait le faire en hybride et donc on va se créer notre propre plateforme. Et petit à petit on s'est dit pourquoi pas ouvrir la plateforme et au final c'est comme ça que ça s'est fait. C'était autour de la formation que moi j'adore faire. J'ai donné cours pendant 2 ans donc j'étais à fond et j'aimais bien.
@grafikart: Toute façon moi je reste persuadé que pour lancer un projet, même si tu es bon techniquement en dev, ça ne suffit pas. Il faut que tu vois un problème que tu as rencontré et que tu cherches à résoudre. Donc souvent les gens disent
je vais chercher sur internet je vais taper dix idées de SaaS pour toucher 10 000 euros en un mois
Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Si on regarde tous les trucs à succès c'est toujours quelqu'un qui a identifié un problème. Soit parce qu'il fait partie du métier ou autre et il va créer une solution à ce problème là et c'est ça qui va attirer les utilisateurs. Il y a souvent ce problème là qu'en tant que dev nous on ne fait que du dev et si tu te focalises que sur les problèmes de dev ça limite quand même beaucoup de choses alors que si tu pars sur d'autres milieux, par exemple dans un milieu associatif, tu découvres plein de problèmes et peut être qu'une application pourrait résoudre le souci et c'est là où ça devient intéressant.
Il y a aussi cette expérience là qui fait qu'à un moment donné tu peux trouver une idée d'application. Pour moi l'idée te tombe dessus.
@devultime: Clairement là tu as résumé un peu ce que beaucoup font quand c'est souvent que l'appât du gain qui les intéressent. Pas pour tous, mais pour beaucoup, il tape "idée de SaaS" pour absolument lancer un truc alors que comme tu dis ça te tombe dessus.
Parfois tu peux aussi chercher toi même des problèmes autour de toi en fait.
@grafikart: Dans ce cas là, c'est quelqu'un d'un autre milieu qui va te l'apporter.
@devultime: Effectivement, quelqu'un te l'apporte ou tu vas te rendre compte qu'il y a un problème que tu vois souvent que tu peux essayer de résoudre.
Par exemple, je t'en donne un au hasard, moi il y a un truc, ça fait des années que j'ai envie de faire (que je ne fais pas par manque de temps). Depuis ma troisième année d'étudiants j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de CMS flat file. Tu en as 2/3mais t'as pas de CMS comme un WordPress mais qui génère des sites statiques en gros. En fait depuis longtemps je me dis que ce serait hyper intéressant pour des petits sites parce que le caching c'est cool mais ça ne résout pas tout. Et ce problème là je trouvais qu'il n'y avait pas assez de gens qui résolvaient, c'est à dire qu'il y a Statamic qui était un de ceux que j'avais repéré. Tu en avais un autre dont j'ai oublié le nom mais il n'y avait que ces deux là quasiment et je trouvais que c'est hyper problématique puisque cette problématique là je l'ai revue tout au long de ma vie.
C'est pour ça d'ailleurs après qu'on a inventé la jamstack. c'est pour ça qu'on a inventé tous ces trucs de SSG cumulés à des API cumulés à une CI. c'est pour régler ce problème, qui est qu'on veut éditer du contenu, que ce contenu soit généré statiquement parce qu'il ne change quasiment jamais et que le peu de choses dynamiques qu'il y a dessus tu peux faire des appels d'API. Pour moi ça rend le site hyper rapide, performant, SEO friendly avec moins de consommation de data sur le réseau.
@grafikart: Là le problème c'est que les clients potentiels sont des devs. Et vendre un produit à des devs ce n'est pas évident. Ils vont dire "il y a ça qui ne va pas".
@devultime: Oui, on est difficile mais ça se fait. Il y a plein de boîtes qui le font bien je pense en ciblant des devs qui eux sont juste des advocates dans des boîtes où ils sont salariés. Par exemple, si on prend des boîtes comme Strapi ça marche très bien et pourtant c'est un produit purement technique à la base. Nuxt c'est pareil.
Une techno que je respecte beaucoup sur ça c'est Laravel. Taylor Otwell, avant leur levée de fond, sur les 10 dernières années, il avait généré 40 millions de dollars avec tous les produits annexes à Laravel donc Laravel Nova, Laravel Spark, Laravel Forge, Laravel Envoyer et je crois que le dernier c'est Vapor pour AWS.
Je pense que quand t'arrives à mêler un bon produit tech que les devs adorent, si tu crées un peu des services autour qui leur facile la vie, pour beaucoup d'entre eux ils vont essayer de convaincre leur boîte que c'est plus facile de passer par ça. Tu vois nous chez Teachizy si les solutions de Laravel avait eu des serveurs en France je pense qu'on serait parti chez eux comme fournisseur de serveurs. J'avais essayé de faire du Laravel Forge avec du Scaleway mais c'était un bordel sans nom et du coup j'ai un peu lâché l'affaire. Mais parce que j'ai tellement confiance dans le produit, qu'au bout d'un moment tu te dis "Bon ben, je préfère passer par eux."
@grafikart: C'est un peu le modèle de beaucoup de technos aujourd'hui, par exemple si on prend Next, ce genre de choses, ils crée un outil, et ensuite il commercialise tout ce qu'il y a autour.
Et en fait, c'est une très bonne manière de vendre un produit.
@devultime: Clairement. Mais c'est tout un truc. Il faut accepter de sortir un peu de la partie technique ou d'être avec un associé qui lui peut gérer ça et où ça se passe bien. C'est clairement une autre aventure, un autre genre d'aventure. Et toi aujourd'hui, les technos que tu fais le plus, les missions que tu fais le plus, ça va être quoi aujourd'hui ? T'as fait beaucoup de PHP comme tu disais, mais qu'est-ce que tu fais au quotidien comme mission ?
@grafikart: La en ce moment depuis 3 ans je dirais, ça a beaucoup migré sur du frontend.
A un moment donné, je faisais beaucoup de Laravel et Symfony, mais depuis trois ans, on me demande quasiment plus que du React. Après, c'est aussi parce qu'il y a pas mal de missions sur le sujet, je pense. Et ouais, donc c'est beaucoup beaucoup de React en ce moment.
@devultime: T'as déjà eu des missions Next ? Ou pas du tout ?
@grafikart: Pas du tout. En fait, les missions React que j'ai eu, c'était que du frontend avec des besoins très spécifiques. Et le problème de Next, c'est que c'était un peu une boîte noire et donc on n'avait pas tout le contrôle sur tout. Et si vraiment il y avait besoin de rendu côté serveur on avait finit par le faire à la main.
@devultime: C'est une bonne @devultime, ça d'ailleurs. Pour toi aujourd'hui, quel serait les avantages de faire du Vue ou du React pur ou de faire du Next ou Nuxt ? Pour toi, c'est quoi les avantages inconvénients ? -
@grafikart: Alors, moi, le problème, c'est que dès qu'il s'agit de faire un site qui est rendu côté serveur, j'ai tendance à ne pas forcément trop aimer le côté frontend. Donc je trouve que ces solutions, elles sont intéressantes pour les gens qui font du frontend et qui ont besoin de faire un backend. Mais pour les gens qui savent faire un backend, c'est pas forcément idéal. J'aurais plutôt tendance à aller vers du Laravel, du Symfony.
Pour moi, la @devultime elle se pose assez simplement. C'est, "est-ce que j'ai besoin de le rendu côté serveur ?"
Si la @grafikart est non, dans ce cas-là, j'utilise React directement. Et vu que mes projets, ce sont des dashboards ou des trucs assez particuliers où il faut se connecter dès le début (donc pas de référencement) on passe directement par du React classique. Ça nous laisse aussi plus de choix sur tout ce qui est routeur et autres.
@devultime: C'est exactement la @devultime que j'allais poser. Pour toute la partie architecture, ça t'intéresse pas par exemple Next ou Nuxt ? Parce que c'est vrai que moi je suis un peu comme toi à la base. Ce que j'ai tendance à dire, c'est si tu as besoin d'SSR, ces trucs là servent parce que le SSR est plus sain.
Et si tu n'en as pas besoin, je préfère faire du natif.
Mais après, il y a aussi l'argument effectivement qui est intéressant. Qui est toute l'architecture de base, parce que quand tu fais du Next ou du Nuxt, t'as une architecture de dossier, ça vient avec certaines conventions qui peuvent peut-être simplifier la vie. Toi, t'en penses quoi de ça ?
@grafikart: En fait, le problème, c'est que soit tu les aimes ces conventions et elles te vont, soit tu les aimes pas et tu vas à l'encontre du framework et ça t'énerver.
Moi, le problème, c'est que je ne suis pas fan du routing basé sur des noms de fichiers. Je trouve que c'est pas une bonne idée, mais après, c'est un avis perso. Et après, le problème, c'est que si je prends le dernier projet que j'ai créé, on a tout un système de permissions où en fait, l'utilisateur peut accéder à certaines routes en fonction de son niveau de permissions. Donc moi, dans la déclaration des routes que j'ai fait, j'ai la possibilité de spécifier un tableau de permissions nécessaire. Si j'avais eu à le faire avec Next, j'aurais galéré à essayer de comprendre le fonctionnement interne pour arriver à rajouter ma logique. Alors que là, j'ai pu partir d'un routeur existant, prendre celui qui correspond le mieux à ma situation et rajouter ma logique par-dessus.
C'est un peu toujours le même débat quand on parle de framework. C'est que quand tu prends un framework, tu perds en flexibilité, mais tu gagnes en rapidité si tu acceptes les conventions du framework. Et moi, dans mon cas, je ne les ai pas acceptées. Donc pour l'instant, je préfère faire moi même.
Mais encore une fois, je n'ai pas les problématiques de SSR, ce qui me simplifie beaucoup le choix.
@devultime: C'est exactement la raison pour laquelle nous, sur Teachizy, on a pris du Vue et pas du Nuxt. La toute première fois que j'ai fait le proto de Teachizy c'était en Nuxt et en Tailwind. Et en fait, je perdais plus de temps à essayer de configurer le router comme je voulais, parce qu'on avait des cas particuliers, qu'à profiter de ce qui était offert. Tout le setup était rapide. Tu te dis
ouais, trop bien, c'est bon, le setup est fait, j'ai pas besoin de réfléchir à l'architecture, les erreurs sont bien gérés, etc.
Mais par contre, après, c'était une tannée de jouer avec le router, par exemple pour ajouter des analytics, pour ajouter certains trucs, c'était un enfer. puis après, tu te retrouves dans un cycle infernal de module qu'il faut chercher pour corriger des problèmes que t'aurais pas eu de base sans le framework. Et donc, au final, je crois qu'au bout de deux semaines de dev, j'ai tout cassé, j'ai dit "bon, on repart sur du Vue pur." J'ai recréé mon architecture, parce que de toute façon, je l'avais déjà fait avant et puis voilà.
@grafikart: Tu as aussi le côté mises à jour aussi. Ces outils-là, malheureusement, je ne les trouve pas super stables. Tous les ans, t'as une mise à jour assez importante qui va péter la moitié de ton truc. Et vu que tu mets beaucoup de code autour de la logique du framework, tu te retrouves à devoir re-écrire beaucoup de choses.
Si je compare à du backend, j'ai l'impression que ça évolue beaucoup moins vite. On est beaucoup plus précautionneux sur du Laravel ou du Symfony vis à vis des évolutions du framework. Alors que sur le frontend, ils n'hésitent pas à dire "en fait, on en a tout changé !"
@devultime: Clairement, c'est le seul avantage que je trouve au backend par rapport au frontend. Moi, je préfère largement plus le Front que faire du back mais le seul avantage du back, pour moi, c'est que c'est stable dans le sens où les évolutions sont plus lentes, donc il y a moins de changements. C'est un gros avantage. Il y a aussi des inconvénients dans certains cas, mais le fait que ça bouge pas tant que ça c'est plus rassurant.
Et encore, j'ai l'impression que ça change un peu. Laravel j'ai l'impression qu'il y a une mise à jour tous les 6 mois.
@grafikart: Oui effectivement Laravel a un cycle de six mois, c'est pour ça.
@devultime: Mais en tout cas, c'est plutôt cool. C'est vrai que ça avance plus lentement, et même quand ça avance, même que ça change de version, t'as pas non plus 15 milliards de choses qui changent et ça te permet de garder une architecture assez cohérente par rapport aux versions précédentes. Donc c'est plutôt cool.
Donc toi plus de missions React en ce moment.
@grafikart: j'ai l'impression que c'est assez rare des technos qui, comme ça, d'un coup, convertissent beaucoup beaucoup de boîtes. C'est un peu comme jQuery à l'époque, tout le monde faisait du JQuery. Là, aujourd'hui, j'ai l'impression que tout le monde fait du React ou du Vue, mais en tout cas, utilise directement un de ces framework là pour concevoir leur front.
@devultime: Toi aujourd'hui, si tu devais conseiller à un junior qui se dit "si je me lance un dev, je viens de finir mes études, qu'est-ce que tu me conseilles ?", première @devultime, c'est, est-ce que tu me conseilles de me spécialiser ou d'être généraliste ?
@grafikart: Ce n'est pas évident. Déjà, moi je me suis un peu écarté du milieu salarial et donc je n'ai pas forcément une vision de la réalité du monde du travail aujourd'hui, mais mon point de vue sur ça c'est que il ne faut pas trop se focaliser sur une technologie. Surtout qu'aujourd'hui le socle des librairies est relativement léger. Ne vous dites pas "je me spécialise dans React", parce que ce qu'il faut plutôt se dire, c'est "je vais apprendre le JavaScript et le fonctionnement général" et après une fois que vous avez compris le principe, vous pouvez passer facilement de React, Svelte, Vue ou à n'importe lequel.
C'est pendant votre travail que vous allez vous améliorer, vous perfectionner, mais ce qui est important c'est de bien comprendre la base, parce que si vous ne comprenez pas la base, les frameworks et les librairies évoluent et vous allez galérer à toujours suivre la tendance. Pour moi c'est important d'avoir vraiment les bases, donc j'aurai tendance à me focaliser sur ça, et de ne pas dire directement "je sais faire du React", mais en dehors de React je ne sais pas écrire une ligne de JavaScript, parce que ce n'est pas forcément très bien et vous allez avoir du mal à passer d'une technologie à l'autre, et l'inconvénient c'est que du coup dès qu'il va y avoir des changements vous allez devoir tout réapprendre.
Moi je suis plutôt d'avis d'être généraliste et de s'intéresser un petit peu au truc, mais pas forcément d'investir des heures et des heures parce que ça se fait sur le tas.
@devultime: Et disons que quelqu'un part un peu sur ça. Quels seraient les techno que toi, si tu étais là junior, tu étudierais ? Même si tu te lançais à nouveau en Freelance.
@grafikart: Vu que je n'ai pas cherché, je n'ai pas regardé où en était le marché, c'est-à-dire que ce sont les missions qui viennent vers moi, donc j'ai fait en fonction de ce qu'on me demandait.
Je dirais d'abord de commencer à regarder justement comment est le marché. Par exemple, ça ne sert à rien de se dire "je vais apprendre un framework PHP qui m'intéresse, mais il n'y a personne qui l'utilise". Je sais que certains diront "oui mais au moins tu es l'exception" mais ce n'est pas forcément ultra efficace surtout quand on débute parce qu'on n'aura pas assez de compétences pour être intéressants pour les recruteurs. Donc, j'aurais tendance à regarder déjà ça et après de prendre des technos qui sont assez répandus pour commencer parce que ça permet d'avoir un bon socle technique et de pouvoir s'adapter à plus de missions et potentiellement en trouver une.
Donc pour ce qui est du backend, moi j'aime bien PHP avec un framework comme Symfony parce qu'il est pas mal utilisé en France (plus que Laravel il me semble). Après, je sais que pour le web il y a pas mal de missions aussi en Java, ça peut être intéressant de regarder de ce côté là.
Côté frontend, comprendre en fait le principe de React pour pouvoir ensuite passer sur d'autres technos comme Vue ou autre si nécessaire. Mais je dirais ne pas se fermer au niveau de son profil et être prêt à postuler sur des missions pour lesquelles vous n'avez pas nécessairement un niveau de compétence énorme.
Personnellement quand j'évalue un candidat, si j'évalue un candidat et qu'il y en a un qui me dit qu'il est expert en React mais il sait rien faire d'autre, je préférerais quelqu'un qui sait faire plein de petits trucs, qui ne connaît pas les dernières choses de React parce que je sais que je vais pouvoir lui donner les infos, le former, le faire monter en compétence. Alors que quelqu'un qui est expert React et qui n'a pas le socle technique de base. L'inconvénient c'est que quand je lui dis "tu dois créer une fonction", s'il ne comprend pas la portée des variables, s'il ne comprend pas comment créer une fonction, on va avoir du mal à avancer quoi qu'il arrive. Après c'est ma manière de juger les candidats donc je ne suis pas sûr qu'elle soit forcément universelle.
@devultime: Dans quel cadre est-ce que tu évalues des candidats justement ?
@grafikart: En fait aujourd'hui j'ai pas mal de missions qui sont en mode audit, c'est-à-dire que je rejoins une entreprise pour superviser leur travail. Le but de cette mission c'est dès qu'ils font par exemple des commits, c'est-à-dire dès qu'ils font des modifications du code je les évalue. Dans le cadre de cette mission là, je deviens référent technique pour l'entreprise et donc quand ils ont des candidats, ils ne savent pas forcément l'évaluer.
Dans le cas que j'évoque c'est pour React, et du coup ils font appel à moi pour venir évaluer le candidat et participer au recrutement. Ce n'est pas moi qui dit oui ou non à la fin, mais mon objectif c'est d'aiguiller sur des @devultimes un peu techniques et de dire ce que je pense du profil technique de la personne.
@devultime: Ce sont des missions qui sont assez intéressantes et ça tu as commencé à avoir à partir de quand à peu près ce genre de missions là ?
@grafikart: Ça fait deux ans et demi à peu près. Ce sont des mission que j'ai grâce à ma visibilité via le site. Le fait que je fasse des formations sur certaines techno, ça donne cet argument d'autorité. Avant c'était quelque chose que je n'acceptais pas forcément parce que ce n'était pas quelque chose qui m'intéressait et j'avais peur de faire de la review de code à longueur de journée. Mais j'ai pu le faire dans une entreprise où ça s'était bien passé et du coup j'ai décidé de commencer à accepter ces missions là.
@devultime: C'est ce que je voulais savoir si c'était plutôt un peu l'évolution naturelle d'une mission à la base classique, où après on te dit "la mission c'est bien passée avec nous, est-ce que ça te dit de superviser certains recrutement ou certaines choses qu'on va faire plus tard". Ou c'était des gens qui sont vraiment naturellement venus de nul part avec une demande qui est assez précise ?
@grafikart: Oui c'est plutôt la seconde option. Mais, en fait, c'est une demande qui n'est pas bête du tout parce que pour une entreprise ça permet d'embaucher des juniors et de les faire monter en compétence. Le problème des juniors c'est qu'ils vont galérer sur certaines choses, ils vont bloquer. Et donc plutôt que d'embaucher un senior, on peut avoir un freelance qui va les aider si ils ont un problème. Et après ces juniors deviennent bons en quelques mois. Et donc c'est mieux pour une montée en compétences plutôt que d'avoir peut-être un profil senior qu'ils ne peuvent pas se payer sur le long terme. Donc je trouve que l'approche a été pertinente pour cette boîte là.
@devultime: Et ce sont des missions qui durent combien de temps en général ? Est-ce qu'on est plutôt sur des demi-journées, sur une heure passée une heure par là, sur des journées pleines?
@grafikart: Là on est plus sur des demi-journées mais en vrai ça finit souvent par des "on a besoin d'une ou deux heures d'aide de temps en temps". Et après sur la durée, c'est à peu près des missions qui sont sur six mois, après ils sont capables de voler de leur propres ailes. Mais c'est vraiment plus sporadique comme mission.
Par contre un côté freelance c'est un peu plus pénible à gérer parce que tu ne sais pas à l'avance quand est-ce qu'ils vont avoir besoin d'aide. C'est du chiffrage et en général ça se passe en début de mission, on dit "on va avoir besoin de temps d'heure par mois" et après c'est à eux de consommer ces heures là.
@devultime: Donc c'est vraiment un forfait d'heure et après tu décomptes un de ton forfait au fil de l'eau. C'est une façon de faire qui marche plutôt bien aussi pour les gens qui font de la TMA (maintenance applicative) ce genre de choses. Moi j'avais déjà fait des missions comme ça avec de la TMA sur des sites WordPress que j'avais fait et pour lequel le client a pu acheter un pack d'heure de "maintenance" en cas de problème par exemple.
Sinon, une mission que j'ai fait, un peu similaire, il n'y a pas longtemps c'était pour le département du 78 où c'était du consulting et c'est un pack d'heure et après tu as des rendez-vous. C'est assez flexible mais en même temps c'est plus galère à gérer dans ta vie de freelance effectivement. Si t'as ça avec en, parallèles d'autres missions plus complexes ce n'est pas évident.
Tu as vraiment plusieurs types de missions différentes au final aujourd'hui. Du front, du back, ce qu'on pourrait appeler du consulting.
Donc là on a parlé un peu des techno que tu ferais si tu étais débutant. Tu resterais sur du PHP, je sais que beaucoup ne vont pas aimer ça, il y a des fans de JS pour le back.
@grafikart: Oui mais à la limite si tu fais du JS ça peut bien marcher mais moi c'est juste que j'ai commencé par PHP donc ça me permet de faire des sites et donc je ne me suis jamais posé la @devultime. Mais si aujourd'hui, je refaisais une formation, peut-être que c'est JS qui m'aurait plu ou peut-être c'est Java ou un autre truc et j'aurais fait du Java. En vrai je dis PHP parce que c'est celui que je connais mais c'est pas forcément un critère bien définit.
Pour Ruby par exemple, j'étais un peu frustré par la version 5 de PHP qui galérait un petit peu à évoluer et du coup on parlait beaucoup de Ruby on rail et je me suis dit qu'on allait voir si l'herbe était plus verte ailleurs. J'ai testé et j'ai beaucoup aimé pendant 2 / 3 ans je pense. Mais ce qui me dérange beaucoup c'est qu'au fil du temps je suis devenu un petit peu adepte du typage parce que je travaille sur plein de projets différents. L'inconvénient c'est que je n'ai pas une bonne mémoire de comment sont structurées les choses. Et quand je passe d'un projet à l'autre, je galère parce que je sais jamais à l'avance la forme des paramètres que je reçois dans les fonctions. Donc je suis devenu plus adepte des langages qui sont typés et qui donnent un maximum d'informations où j'ai moins de travail mental à faire pour comprendre les choses. Donc là encore une fois c'est un truc qui est influencé par le
est-ce qu'on travaille sur plein de projets différents ou est-ce qu'on travaille sur un seul gros projet qu'on maîtrise ?
Et moi vu que je travaille sur plein de projets différents que je dois découvrir au fur et à mesure, quand il n'y a pas de typage je galère et donc ça ça m'a fait un peu quitter Ruby on rail c'est pas heureusement.
@devultime: Du coup sur Ruby ils n'ont pas évolué sur la manière de typer ?Parce que PHP c'est vrai qu'à partir de PHP 7 le typage était un peu mieux géré si on veut que sur PHP 5 ça c'est certain, et en PHP8 c'était encore plus. Et sur Ruby eux ils n'ont pas évolué du coup sur cette partie là ?
@grafikart: Non, il y a un truc qui s'appelle Sorbet qui permet de faire un sorte de typage mais ce n'est pas un truc qui est inclus dans le langage. Et clairement, le créateur de Ruby on Rails préfère la simplicité actuelle a la complexité que pourrait apporter le typage (il est même contre TypeScript). C'est ce qui fait aussi la force Ruby on rails, il passe beaucoup par des conventions, des méthodes magiques et ce genre de choses. Il n'y a pas de perspective que ça devienne ce que moi j'ai à rendre. Donc ce n'est pas forcément que la librairie est mauvaise ou que le framework est devenu mauvais, c'est juste que mes attentes ont changé et du coup l'outil ne correspond plus à mes attentes.
@devultime: Je sais que à une époque t'en faisais beaucoup, tu faisais même du CoffeeScript, qui était du Ruby qui permettait de générer du JS derrière. Moi j'étais pas très fan, parce que moi je suis pas un adepte du typage donc j'étais pas hyper fan
@grafikart: Ça divisait pas mal. C'était surtout qu'à l'époque on ne pouvait pas écrire facilement des classes en JavaScript (on était en ES5). La syntaxe du JS de l'époque était dégueulasse, et du coup c'était une alternative pour écrire du JS avec une syntaxe plus familière.
@devultime: C'était avant que l'ES6.
Écoute, j'étais ravi de t'avoir, on a discuté de pas mal de choses. Est-ce que tu as un conseil à donner aux développeurs juniors ? J'ai deux conseils que j'aimerais avoir de ta part, c'est un conseil que tu as à donner aux développeurs juniors sur comment avancer dans leur carrière, que ce soit comment trouver leur premier job ou comment s'améliorer en tant que dev.
Et de l'autre côté, j'ai une autre @devultime pour les développeurs qui veulent se lancer en freelance, au forfait, qui aimeraient peut-être avoir une vie un peu plus comme la tienne et pas forcément en régie. Aujourd'hui la régie ça devient un peu la norme, mais il y a plein de gens qui n'aiment pas forcément ça ou qui n'ont pas la possibilité de le faire (si par exemple tu n'es pas dans une grosse ville).
@grafikart: Pour la première @devultime, moi je dirais que le principal conseil que j'aurais donné c'est de trouver un projet ou un truc qui vous donne envie, même pas forcément un projet qui va voir le jour ou qui va devenir un vrai site plus tard. Mais trouvez un projet ou un truc qui vous motive parce que ça va vous permettre de tester, de vous forcer à apprendre des choses, à aller sur des choses que vous connaissez pas.
En fait si vous essayez juste d'apprendre purement de la théorie, vous n'allez rien retenir parce que le dev c'est vraiment beaucoup de pratique et pour pratiquer il faut trouver un truc qui vous intéresse. Donc je dirais que c'est ça pour moi le principal conseil que j'aurais à donner, n'apprenez pas juste pour le plaisir d'apprendre, ça ne sert à rien. Essayez de vous trouver un petit cas concret et si jamais vous regardez un tuto qui vous explique comment faire quelque chose, essayez d'aller un petit peu au-delà et de vous dire
Ah bah tiens je vais essayer de rajouter cette fonctionnalité qui n'est pas expliquée dans la vidéo pour justement voir si j'ai bien compris tout ce que j'étais censé comprendre.
@devultime: Pour les personnes du coup qui aimeraient se lancer en freelance au forfait comme toi, quel conseil tu pourrais donner. Même si je sais que t'as dit que toi t'as eu beaucoup final de recommandation, ça t'est un peu tombé dessus, si tu prends du recul sur ta situation et que tu réfléchis un peu vraiment à ce qui qui t'es arrivé et que tu essaies de trouver un raisonnement logique, qu'est ce que tu pourrais conseiller aux gens qui veulent se lancer en freelance pour trouver leur premier client, etc
@grafikart: Je dirais d'être adaptatif, je sais pas si le terme existe même, en fait de s'adapter et de pas forcément se cantonner à une mission particulière parce que si je prends mon cas, j'ai fait vraiment de tout et parfois j'ai même pris des missions où je n'avais pas forcément les compétences techniques totales pour pouvoir la faire. Il y a beaucoup de personnes qui se disent
Ah j'ai peur de me lancer dans ce projet-là parce que je sais pas le faire.
C'est systématique, c'est à dire que la plupart des projets sur lesquels je travaille, il y a des choses que je ne sais pas faire avant de commencer à le faire.
Après n'allez pas directement sur un truc hyper compliqué non plus, mais n'hésitez pas à prendre des projets qui sortent peut-être de votre domaine de compétences et soyez flexible dans ce que vous acceptez.
Ne vous dites pas
Ah moi je veux faire que du React, que du Next, si on me propose une autre mission je refuse.
Parce que dans ce cas-là vous allez vous fermer pas mal de portes. Pareil, il y a des technos peut-être qui vous intéressent moins mais ça peut être une manière de trouver du travail.
Donc moi j'aurais tendance à dire d'essayer d'accepter un maximum de choses au début. Ensuite, une fois que vous aurez votre base client, vous allez pouvoir un petit peu filtrer et vous dire "là maintenant que j'ai assez de projets pour justement en refuser certains, ne prendre que ce qui m'intéresse."
Personnellement, je sais jusqu'à récemment j'acceptais absolument n'importe quoi parce que j'ai besoin de travailler et c'est ce qui est important avant tout.
@devultime: Je pense que c'est un bon résumé et ça va un peu de pair aussi avec le fait de choisir des choses qui nous plaisent (ça peut être la technos, ça peut être le projet en lui-même). Ça te permet de rentrer dans la mission et d'être motivé pour apprendre les choses que tu ne connais pas, te donner à fond pour la mission, avoir un bon résultat pour le client. Et ces clients là pour moi ils vont te recommander parce que t'as été un bon et pas seulement parce que tu as été bon techniquement. Je pense que dans beaucoup de cas, quand on recommande quelqu'un, c'est pas parce qu'il était le meilleur techniquement parlant, c'est parce qu'il était le plus adaptatif justement. C'était peut-être celui qui a arrangé le client pendant la mission sur certaines choses, qui a su être force de proposition ou qui s'est bien entendu avec les équipes.
Souvent moi ce qui fait qu'on m'a recommandé, si je fais la rétrospective un peu de mes missions, c'est que j'étais un des rares devs à l'époque où j'ai commencé qui comprenait l'aspect métier. Et les clients ils aimaient ça. C'est à dire que même si je n'étais pas le meilleur techniquement, ils aimaient bien le fait que je comprenne là où ils voulaient aller et donc je leur trouvais des solutions. Parfois des solutions pour lesquels d'autres devs auraient dit non ce n'est pas bien, ce n'est pas propre. Mais pour le client, avec son budget, c'est peut-être la seule solution en fait. Et donc les clients appréciaient ça et ça ça fait qu'il y en a beaucoup qui me recommandaient à d'autres.
Et le fait que je sache parler aussi avec des designers, c'est à dire que je n'étais jamais fermé à bosser avec des designers et à dire "ah non ils font mal les calques" ou je sais pas quoi. Si un designer il s'organise mal c'est la vie je me démerde pour améliorer le truc et voilà. Et en fait ça je pense que c'était aussi apprécié. Donc je pense faire quelque chose qu'on aime et être adaptatif comme tu dis c'est un bon moyen pour que le client soit content et qu'il te recommande pour d'autres missions et du coup créer un cercle un peu vertueux.
@grafikart: C'est beaucoup de bouche à oreilles donc si ça se passe mal et qu'en plus le feeling est mauvais ça n'aidera pas pour trouver les missions suivantes quoi.
@devultime: Pour clore le podcast, si aujourd'hui t'avais quelqu'un qui venait te voir avec un projet intéressant pour toi. Je ne sais pas, peut être quelque chose de peut être très technique admettons. Peut être quelque chose autour des freelances tu vois vu que toi tes freelances depuis un moment. D'ailleurs toi t'as un comptable ou pas je ne sais plus ?
@grafikart: Ouais j'ai un comptable.
@devultime: Donc pour toutes les factures et tout le comptable il te fournit un logiciel ou tu utilises quelque chose de particulier ?
@grafikart: Non je l'envoie par mail, c'est un bureau comptable un peu ancien j'ai l'impression. Mais je veux tellement pas gérer que j'envoie tout et ils se débrouillent.
@devultime: Mais du coup comment tu crées tes factures pour les clients ? Tu les crées avec quoi ?
@grafikart: J'utilise une application qui s'appelle getharvest et en fait c'est une application que j'utilise essentiellement parce qu'elle me permet de suivre mon temps. Je rentre mes projets et ensuite quand je commence à travailler, je dis je suis en train de travailler sur ce projet là, je mets la tâche que je suis en train de faire et à la fin ça me permet d'avoir une facture détaillée. Ce n'est pas forcément le côté facture qui m'intéresse mais c'est le côté détail. Parce que ça permet au client d'avoir le détail de quand est-ce que j'ai travaillé quelle demi-journée et tout donc c'est ce côté là qui m'intéresse.
@devultime: Et disons qu'il y a un getharvest bis qui vient te voir et qui te dit tiens regarde c'est un truc qui te touche, c'est un outil pour aider les freelance à mieux gérer leur mission, leur temps. Aujourd'hui en tout cas en l'état actuel avec les missions que tu as eu avec et le temps un peu que tu as aujourd'hui est-ce que tu penses que tu serais prêt à entre à arrêter un peu le freelance ou à ralentir dessus pour aller sur un projet comme ça ?
@grafikart: Oui c'est quelque chose qui me touche oui évidemment mais c'est ça le problème, il faut que ça me touche et c'est très difficile. Mais après c'est pas forcément que sur un point de vue technique ça peut aussi être un point de vue idéologique ou un autre.
@devultime: Et justement en terme d'idéologie ou même en général ce serait quoi tu penses le projet parfait ?
@grafikart: Je ne vais rien dire parce qu'après je vais recevoir que ce type de projet. J'avais à un moment donné une idée, mais pareil c'est quelque chose qui a déjà été développé, une appli pour trouver des gens pour promener ton chien.
Après, souvent le problème c'est que quand tu poses des projets comme ça tu réfléchis et 10 secondes plus tard tu trouves des trucs qui marchent pas du tout. Souvent le problème c'est qu'on a tendance à dire la tech ça peut amener des solutions et on oublie que ça amène des problèmes.
Dans ce cas là, je me dis que c'est sûr qu'il y aura des gens qui vont mal s'occuper des chiens ça va être l'enfer et du coup ces impossible à gérer. C'est souvent ça aussi ,c'est que le projet peut paraitre une bonne idée sur le papier mais dans les faits il y a pas mal de problème.
@devultime: En tout cas c'était un plaisir de t'avoir et j'espère que les gens en savent plus sur ton parcours et je suis persuadé que ça va aider plein de gens ce podcast donc j'étais très content de t'avoir. Merci.
@grafikart: Merci à bientôt.